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Aigremont :
Histoire d’un village en Yvelines et de ses habitants

Dans les années 1980, j’habitais Aigremont, petit village (800 habitants) des Yvelines, proche de Saint-Germain-en-Laye, entre Chambourcy et Orgeval. À l’époque, l’urbanisation n’avait pas encore dévoré les vergers, et de nombreux arboriculteurs y cultivaient encore framboises, fraises, poires, choux de Bruxelles et artichauts. J’avais créé une association d’histoire locale qui éditait un journal photocopié dont l’humour s’affichait dès le titre : ARCH, journal sporadique littéraire et historique des terroirs agricoles Français. C’est dans ce cadre que, dûment muni de l’autorisation bienveillante et amicale du Maire de l’époque – Gilbert Dijon - je me mis à classer les Archives municipales situées dans la vieille maison Mairie-école. Dans ces années, mon travail m’entraînait dans de fréquents voyages autour du monde, mais j’en revenais en général pour les week-ends, que je consacrais en partie à ce travail bénévole. Je prenais la clé chez mon ami Lulu – Lucien Penven, Adjoint au Maire… l’enthousiasme, ma vieille compagne, s’éveille avec le souvenir... C’était un grenier, glacé comme il se doit, vermoulu comme il se doit, poussiéreux selon les normes les plus exigeantes… L’obscurité presque complète de ces fins d’après-midi d’hiver, le froid que les radiateurs poussifs n’arrivaient pas à vaincre, la pluie monotone sur les tuiles... Oui ! Je me souviens bien de ces mornes samedis d’hiver, où l’alternative à la poisseuse mélancolie était de s’enfermer dans ce grenier où s’amoncelait dans un ordre problématique un de ces stocks d’archives qui paraissent inépuisables et dont le seul classement suffit à justifier une vie. Montagnes d’antiques classeurs éventrés, collines de cartons déglingués dégorgeant des dossiers jaunis, pénéplaines d’immémoriales liasses aux ficelles élimées, vallées de simples feuillets déchirés, écornés et tavelés de vieillesse… Ô dépôts sédimentaires des temps révolus ! Ô géographie des siècles submergés ! Votre contemplation est le plus ferme réconfort des âmes en détresse et votre fade odeur de caveau, plus suave que tous les parfums de Saba, enivre le cœur des chercheurs au sein des hivers les plus septentrionaux ! Dans cette poussière, j’étais tout à la fois le conservateur de la bibliothèque d’Alexandrie, le gardien de celle de Néron, le conservateur des capitulaires de Charlemagne, le classificateur des archives de Byzance et l’amoureux épousseteur des incunables de la librairie de Montaigne. J’étais le bourgeon ultime de cette lignée ininterrompue d’érudits dont les racines plongent dans l’humus des années effacées et dont les rameaux à naître se perdent dans un futur indécis.
Mais revenons sur terre...
L’étude approfondie de ces archives aigremontoises, l’examen attentif des cartons des anciennes archives de Seine-et-Oise déposées alors dans les Grandes Écuries de Versailles, les longues stations sur les belles tables de chêne de la Bibliothèque historique de la ville de Paris, m’ont permis de rédiger cette Histoire d’Aigremont que je vous propose de lire en cliquant comme dit ci-dessus. Je tiens à remercier le maire d’alors, Gilbert Dijon qui m’a toujours soutenu, et les habitants d’Aigremont dont beaucoup ont adhéré avec enthousiasme à l’association, et plus particulièrement Lucien Penven, Henri Rousseau et Georges Meslé pour leur chaleureuse amitié, leur appui, leurs conversations si éclairantes, les documents qu’ils m’ont fournis et les contacts qu’ils m’ont procurés.
Il ne vous reste plus qu’à cliquer sur l’une des études qui vous sont proposées au début de cette page. Bonne lecture.
Nostalgie quand tu nous tiens ! c’était il y a trente ans déjà...

François-Marie Legœuil